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A Kanbo, une liste pour changer la vie

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Pour la première fois depuis bien longtemps, une liste abertzale de gauche va se présenter devant les électeurs pour les municipales du mois de
mars. Nous avons rencontré Argitxu Hiriart Urruty, qui emmène la liste « Nahi dugun herria », entourée des colistiers Pantxo Michelena, Lilian Hirigoyen,
Alain Bosc et Xanpi Bacardatz. Ekaitza
Ekaitza : Une de vos principales proposition
est de placer l’humain au centre
des préoccupations de la mairie de
Kanbo. Comment comptez-vous agir ?
AHU : Nous comptons mettre en place la
démocratie participative, c’est-à-dire créer des
comités de quartier, informer les gens lorsqu’il
y aura des projets au sein de la mairie, demander
aux citoyens de s’exprimer. Nous mettrons
en place une transparence totale des
dossiers. Une autre de nos volontés sera de
rapprocher les quartiers du centre-ville.
LH : Un de nos projets phares sera de créer
une maison de la vie citoyenne.
PM : Le but de cette maison, ce sera de transmettre
la culture à travers les générations,
de recréer des liens intergénérationnels.
LH : Cela pourrait être aussi un lieu de la
culture, pas de la culture avec son aspect
purement folklorique auquel me fait un petit
peu penser la journée du gâteau basque, mais
plutôt une maison où il y a une place pour la
création, la tradition revécue, revivifiée, avec
peut-être la création d’une cavalcade à
Kanbo, une place pour la langue basque.
AB : Une place pour l’histoire de Kanbo.
Kanbo a un riche patrimoine de personnalités
connues, qu’ils soient bertsolari, chanteurs,
pelotari… Il faut se réapproprier la vie
et l’oeuvre de ces gens-là. Cette maison serait
aussi un lieu d’échange et de partage.
PM : Ce sera aussi un lieu d’exposition pour
les artistes. De plus, cette maison pourrait
être un lieu qui serait le siège des associations
culturelles.
LH : Un autre point qui nous semble important
est que la population de Kanbo prenne
part à la vie politique au sens premier du
terme, c’est à dire qu’elle s’occupe de la cité.
Il semble important aussi que l’on ait un pôle
de formation. Alors formation à la vie
citoyenne, bien sûr, mais aussi par exemple
découverte de l’agriculture écologique, respectueuse
de l’environnement, dans la
démarche de la transition écologique.
AHU : La municipalité compte d’ailleurs s’engager
sur ce chemin, avec la réduction de
l’utilisation des pesticides, l’installation de
récupérateurs d’eau pour l’arrosage municipal,
rétablir des espaces de jardins collectifs
qui permettraient aussi le lien social. Des
gens qui se retrouvent autour d’un jardin
discutent, échangent.
PM : On pourrait aussi envisager des formations
pour toute une partie de la population
qui est un peu désoeuvrée ou qui ne sait pas
trop comment gérer la vie de tous les jours.
Je penses en particulier aux cas que l’on voit
au CCAS : des personnes qui ne cuisinent
pas et auxquelles on pourrait proposer des
ateliers de cuisine.
Ekaitza : En matière d’urbanisme, la
précédente municipalité a axé son effort sur le développement du centre ville.
Vous proposez un autre choix.
AHU : Le Maire a injecté beaucoup d’argent
pour la réfection du coeur de ville. Il tenait à
cette « carte postale ». Mais peut-être qu’il y
avait des choses à faire ailleurs au niveau
social, notamment par rapport au logement
ou au maintien des personnes âgées à domicile.
Il y a à mener une autre politique qui
n’est pas celle de l’apparence, du paraître. Il
y a la ville d’Espelette qui est « la ville du
piment d’Espelette ». Le maire sortant
veut que Kanbo soit « la ville du gâteau
basque ». Ce n’est pas ce projet que
nous avons pour Kanbo. Pour nous, la
priorité est de valoriser l’humain.
LH : C’est toujours l’image de la jolie
petite ville bien verte du Pays Basque
qui est mise en avant, mais à Kanbo, une
grosse partie de la population est composée
d’employés, de personnes qui travaillent
dans les maisons de santé, qui
gagnent le simc ou guère plus. Nous
avons devant nous une partie de la
population qui vit de vraies difficultés.
On ne voudrait pas que pour six années
de plus cette partie de la population soit
oubliée. C’est pour cela qu’il nous semble
très important de développer une
vraie solidarité.
Ekaitza : Comment pensez-vous
organiser ou promouvoir cette démocratie
participative auprès des citoyens
de Kanbo ?
LH : On a pensé organiser des comités de
quartiers qui auraient chacun leur référent
au sein du conseil municipal et qui ferait le
lien entre ce quartier et la municipalité. On
a aussi pensé à l’idée d’un conseil municipal
de jeunes, afin que les jeunes connaissent la
vie municipale, prennent des initiatives, commencent
à gérer un budget. Tout ce qui pourrait
permettre que demain, à Kanbo, des
jeunes soient capables de prendre les rênes
en connaissance de cause.
CB : Notre liste est composée de personnes
de tous les quartiers qui représentent déjà
en partie la population de Kanbo. Cela va
déjà nous permettre de créer ces relais et
d’organiser des comités de quartiers.
Ekaitza : Votre liste est opposée à la liste
du maire sortant, Vincent Bru, qui est
clairement lié à la droite. Aux dernières
élections législatives, il était le suppléant
de Michelle Alliot-Marie. Votre liste s’affirme
comme une liste abertzale de
gauche. Quel contenu social comptez-vous
mettre dans la nouvelle municipalité ?
Comment comptez-vous vous inscrire
dans une dynamique sociale ? Je pense
par exemple à la situation du centre de
soin Beaulieu qui a fermé récemment AHU : Il faut savoir que cet établissement a
été fermé dans le plus grand silence. La population
n’a pas été alertée. C’est un drame
humain, économique pour ces personnes
qui ont été fichues à la porte. Evidemment,
notre équipe municipale sera très vigilante
par rapport à ce type de situations.
CB : Un autre exemple de notre façon de
concevoir la place du social dans la municipalité,
c’est la façon dont nous envisageons
d’utiliser une partie du foncier agricole pour
soit faire des jardins collectifs, soit, pour
des surfaces plus grandes, développer des
aires de maraîchages qui permettraient
d’une part de remplir les besoins alimentaires
de la cantine municipale et des collectivités
et d’autre part de développer des
activités agricoles de maraîchage et d’apporter
des propositions sociales, de l’emploi
et de la réinsertion.
Ekaitza : D’une manière plus générale,
comment comptez-vous traduire ce projet
social que la liste compte mettre en
avant dans la gestion de l’urbanisme de
la ville ?
PM : Beaucoup d’argent a été affecté au coeur
de ville, qui a été privilégié jusqu’à maintenant.
Nous agirons pour qu’une partie non
négligeable de l’argent soit affectée aux quartiers,
où des projets pourraient naître. De
toute façon, il a déjà des besoins qui existent
: parcs pour enfants, terrains de jeux,
de promenade. Nous pensons à la création
de lieux où les gens aient des espaces de rencontre,
de convivialité.
AHU : Nous avons un autre projet qui est à
la jonction de la transition écologique et du
développement des services sociaux. C’est
celui d’une navette inter-quartiers qui permettrait
aux habitants d’utiliser moins leurs
véhicules pour aller faire les courses, et d’autre
part, aux gens qui n’ont pas de véhicules, de pouvoir se déplacer plus facilement pour
venir dans les commerces de Kanbo, chez le
médecin, à la pharmacie, à la poste… C’était
d’ailleurs une promesse du candidat Bru il
y a six ans, et ce n’a pas été réalisé.
LH : Dans les objectifs que l’on s’est fixé,
au lieu de continuer à construire comme
cela a été fait ces dernières années à Kanbo,
ce qui a amené une augmentation énorme de la population, plus de 2 000 habitants
en cinq ans, c’est d’essayer de récupérer
dans le bâti non occupé des logements afin
de faire face à la demande de gens qui ont
des petits moyens et qui ne peuvent pas
dans la situation immobilière actuelle, rester
à Kanbo.
Kanbo est une ville pensée pour les gens
qui viennent d’ailleurs et qui ont plus de moyens que les employés qui travaillent sur
place et qui ne peuvent pas se loger sur
place.
PM : Ce qui nous différence clairement de
la politique de droite menée par l’actuelle
municipalité, c’est que l’on mettrait en place
une surtaxe des résidences secondaires,
comme cela se fait d’ailleurs à Hendaye. 