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Kanbo, le 14/04/2023, les élus de l’opposition quittent la réunion du conseil : éclaircissements

Le 17 avril 2023, le quotidien Sud-Ouest faisait paraître un article concernant le conseil municipal du 14 avril 2023 à Kanbo. A la lecture de cet article, nous avons constaté que les kanboar n’avaient pas pu comprendre ce qui avait justifié le départ du conseil de tous les élus de l’opposition.
Nous allons donc relater ici le déroulé complet des faits.

Conseil Municipal du 21 décembre 2022

A la demande de la CAPB, la commission « chemins » a élaboré un réadressage et une dénomination bilingue des voies communales, validée par Euskaltzaindia. Cette dénomination est votée par le conseil à l’unanimité.
Ne restait plus qu’à mettre en place cette nouvelle signalisation bilingue sur la commune (installation des panneaux).

Cependant, contre toute attente, la commission en charge de ce dossier était à nouveau convoquée le 3 avril 2023 à la mairie, sur l’initiative de Roger Barbier, élu de la majorité. But de cette convocation : réviser la dénomination de certaines voies, remettant ainsi en question le travail important fourni jusqu’alors, ainsi que le vote du 21 décembre 2022.

Commission « chemins » du 3 avril 2023

Lors de cette réunion, Roger Barbier proposait de garder l’ancienne orthographe, pourtant incorrecte, pour certaines voies. Cette orthographe avait été décidée à une époque où l’Académie de la langue basque (Euskaltzaindia) n’existait pas encore. La conserver serait semblable à écrire en vieux françois au lieu d’utiliser le français actuel, validé, lui, par l’Académie française.
Les élu.es Peio Etxeleku et Lilian Hirigoyen ont refusé d’accepter ces changements totalement infondés et irrationnels. Ils ont apporté des arguments de linguistique, faisant référence à l’Académie de la langue basque, pour expliquer les différentes réformes de l’orthographe de l’Euskara, mais en vain.
A cela, Roger Barbier a répondu en qualifiant l’un de ces 2 élus de « terroriste ».
Face à l’insulte, ceux-ci ont quitté la séance.

Conseil Municipal du 14 avril 2023

Le deuxième point à l’ordre du jour de ce conseil, « le contrat de progrès », par lequel la commune engage des actions en faveur de l’euskara, a permis d’aborder le grave incident survenu le 3 avril.
Peio Etxeleku a pris la parole pour dénoncer d’une part la remise en question du travail sur la nouvelle dénomination des voies, et d’autre part « les accusations graves, blessantes et humiliantes » de Roger Barbier à son encontre.
Lilian Hirigoien, au nom de la liste Nahi dugun herria, a exposé les raisons (linguistiques, socio-linguistiques, académiques, institutionnelles) qui justifiaient le choix des nouvelles dénominations et a demandé de tenir pour acquis le vote de décembre 2022.

Malgré les efforts de clarification apportés par l’opposition, M. le maire, par l’intermédiaire de son porte-parole, nous faisait savoir que lors d’un prochain Conseil Municipal, un nouveau vote validant les demandes de Roger Barbier serait organisé.
Finalement par cette décision, M. Devèze a démontré qu’à la mairie de Kanbo, d’une part, l’insulte et le mépris sont récompensés et que d’autre part la langue basque doit être maintenue dans sa situation infériorisée, folklorisée.
La coupe étant pleine, les 9 élus de l’opposition décidaient d’un commun accord de quitter le conseil municipal.

Contrairement aux propos de Christian Devèze dans l’article de Sud-Ouest, les élus n’ont en aucune manière voulu se soustraire au vote du budget dont les débats avaient eu lieu lors du conseil précédent. Lors de ces débats ils avaient d’ailleurs déjà largement pointé leurs désaccords notamment concernant l’augmentation de la taxe foncière et se préparaient à voter contre ce budget. Le vote a finalement bien eu lieu, et le développement et la bonne marche de l’action municipale n’ont nullement été entravés.
Par cette manœuvre, M. Devèze a essayé de déplacer le problème, et ce faisant a minimisé les graves attaques de Roger Barbier et a confirmé le peu d’importance qu’il accorde à l’Euskara.

Les élu.e.s de NAHI DUGUN HERRIA